LA GRANDE NUIT DU FLAMENCO, ANDALUCIA – ESPAGNE 22-juin//Cat:A
€60.00
Bab Al Makina//21h00
Description
Premiere partie
Kingdom Choir – Grande-Bretagne
Karen Gibson, fondatrice et directrice du “Kingdom Choir” n’aurait jamais pu imaginer que deux milliards de téléspectateurs dans le monde la regarderait lors du mariage du Prince Henry, duc de Sussex, dit « Harry » et de Meghan Markle, le 19 mai 2018 à la chapelle Saint-Georges de Windsor. C’est ainsi qu’aujourd’hui le Kingdom Choir se retrouve propulsé au sein d’une « gospel » internationale, ce qui, toutefois, n’empêche pas le kingdom Choir de poursuivre une démarche spirituelle basée sur l’amour, la musique et son pouvoir.
Les grandes chorales de gospel expriment toujours l’idée de liberté et de promesse d’un royaume divin et prolongent les racines d’une musique religieuse issue il y’a bien longtemps du triste monde de l’esclavage.
Les works songs, chants de travail et les shout, véritables déclamations poétiques sur le modèle africain, esquisseront le negro spiritual au XVIIIe siècle. En cachette, la nuit, les Noirs chantaient leur foi chrétienne dans les Hush Harbors, havres de paix où l’on pouvait rêver à un monde meilleur.
Les premiers Negro Spirituals ou chants noirs spirituels de la révélation se référaient aux Écritures Saintes, s’identifiant notamment aux Hébreux libérés par Moise du joug du Pharaon.
Les Negro Spirituals mélangeant traditions africaines et mélodies liturgiques européennes, ont muté vers un répertoire maintenant universel qui verra l’émergence de la soul music. Issu de la tradition populaire américaine, amour sacré et profane s’entremêlent comme le légendaire « Stand By Me » inspiré du gospel « Lord Stand By Me » écrit par le révérend Charles Albert Tindley en 1905.
La chanson de Ben E.King sera la première version « séculière » de ce morceau, reprise magnifiquement par le Kingdom Choir.
Deuxième partie
JOSE MERCE, CANTE – TOMATITO, GUITARE
La guitare fait pleurer les songes. Le sanglot des âmes perdues s’échappe par sa bouche ronde.
Et comme la tarentule, elle tisse une grande étoile pour chasser les soupirs qui flottent dans sa noire citerne de bois.
POÈME DU CANTE JONDO, Graphique De La Petenera : Les six cordes.
Federico Garcia Lorca
Avec José Mercé et Tomatito, nous voici au cœur de l’épopée du flamenco, face à deux personnages légendaires issus des deux plus grandes dynasties gitanes de Jerez et d’Almería. Deux vies qui ont transcendé les limites de la tradition, cette tradition qui les a forgés, sculptés et exhortés à déclamer un cante jondo portant l’intensité de la vie, de leurs vies !
Indépendamment de leurs carrières fulgurantes, José Mercé et José Fernández Torres -alias « Tomatito » – reviennent à leurs racines et n’ont pas oublié les difficultés ayant égrené leur parcours après l’enthousiasme des premières passions. Tomatito a suivi très tôt les traces de Paco de Lucia -qui donnera son avant-dernier concert dans ce même festival en 2013- comme lui, il accompagnera le grand Camaron. C’est donc l’un de ses disciples qui revient sur cette scène magistrale de Bab Makina, lui-même devenu, entre temps, une véritable icône du flamenco. Tomatito reconnait : « à l’époque où j’ai vécu, la référence était Paco, pour nous tous et pour ceux qui viennent. En ce qui me concerne, je fais toujours attention à ne pas répéter les mêmes falsetas. J’essaie toujours de faire de nouvelles choses. D’offrir quelque chose de nouveau, surtout en pensant aux jeunes qui peuvent me suivre ».
Né dans l’illustre quartier flamenco “Santiago” de Jerez, José Mercé, arrière-petit-fils de Paco de Luz et neveu de Manuel Soto “Sordera”, est le patriarche du flamenco local. Alors qu’il n’était qu’un enfant, il chanta à l’occasion de la manécanterie de la Basilique de la Merced, ce qui lui donnera son nom de scène.
Le cante jondo, plus que toute autre voix, détient la particularité de nous déposer, par un arrêt et un silence brutal, au seuil du gouffre : celui du llanto, ébauche d’un pleur inexistant qui précède “ce silence ondulé” si bien décrit par Federico Garcia Lorca.
Virtuoses d’une variété indéniable de styles, José Mercé et Tomatito, peuvent voguer de la rumba à un « zambra » dédié à Lola Flores, la grande actrice, chanteuse et danseuse de Jerez de la Frontera, de fandangos de Huelva à une « bulería por soleá » ou une « seguiriya ».
Leur collaboration s’est concrétisée par un remarquable album intitulé « De Verdad » (Vraiment !) : « Nous l’avons appelé “Vraiment” parce qu’il est fait de cœur, de sentiment et d’âme. Nous voulons nous rappeler nos origines, depuis notre époque dans les tablaos. » (José Mercé)
C’est ainsi que s’exprime parfaitement, à travers ces deux figures incontestables, le miracle du flamenco, dans cette capacité à garder la vivacité d’un « premier cri » tourné vers les étoiles.