LES VOIX HUMAINES – CANADA 17-Juin

15.00

Dar Adiyel//19h00 et 22h00

UGS : DA-17-1 Catégories : ,

Description

L’art de la viole de gambe

La délicatesse de Chant est son esprit, comme approchant au plus près de la Voix, que tous les Instruments doivent imiter.

Jean-Jacques Rousseau

La viole de gambe, instrument de musique à cordes frottées, connut son apogée aux XVIIe et XVIIIe siècles en Europe. Cet instrument appartient à la famille des viola da gamba, autrement dit instrument que l’on tient entre les jambes. Détrônée par la famille des violons à la fin du XVIIIe siècle, la viole de gambe a su reconquérir son public grâce à l’atmosphère intimiste, calfeutrée, dans laquelle elle diffuse ses sonorités délicates.

Comme a su le rappeler à merveille son émérite représentant, Jordi Savall, déjà en 1637 Marin Mersenne explique, dans son Harmonie Universelle, l’importante relation qui existe entre la viole de gambe et la voix humaine :

“Certes si les instruments sont prisés à proportion qu’ils imitent mieux la voix, et si de tous les artifices on estime d’avantage celui qui représente mieux le naturel, il semble que l’on ne doit pas refuser le prix à la viole, qui contrefait la voix en toutes ses modulations, et même en ses accents les plus significatifs de tristesse et de joie.”.

“Les Voix Humaines” est la pièce la plus fameuse du Deuxième livre de pièces de viole, composées par Marin Marais, illustre violiste et compositeur ayant largement enrichi, sous Louis XIV, le répertoire de la viole de gambe.

Mais Les Voix Humaines, c’est aussi la dénomination que s’est octroyée un duo de violes de gambe créé en 1985 à Montréal par la gambiste britannique Susie Napper et la gambiste canadienne Margaret Little. Spécialisé dans le répertoire baroque de musique de chambre et de musique ancienne, cet ensemble est une référence mondiale pour la musique de Sainte-Colombe. Mais ce duo ne se contente pas de l’exploration d’une œuvre particulière, il présente un florilège des plus grands noms de la viole. Reconnu pour leurs arrangements prodigués sur une très grande variété de musiques et leurs brillantes exécutions d’œuvres anciennes et contemporaines pour violes de gambe, elles ont su adopter avec brio la tradition baroque consistant à adapter des pièces écrites à l’origine pour d’autres instruments, bien conscientes que les plus grands virtuoses de l’époque ne s’étaient pas privés de le faire. Si Bach a arrangé Vivaldi, pourquoi n’arrangeraient-elles pas Dowland, Rameau, Couperin, Marais, Bach ?

La grâce, plus encore que la beauté, c’est ce qu’elles recherchent dans le jeu conjoint de l’instrument roi, dont le raffinement n’a d’égal que le majestueux silence.