Philippe Barraqué
La beauté des voix masculines et aériennes du choeur Saint Ephraim fait rejaillir la profondeur de l’âme byzantine et slave à travers les pièces vocales de grands compositeurs comme Rimsky-Korsakov, Bortniansky, Tchesnokov, Srbin. C’était un diacre, Éphrem, né vers 306, dans la ville de Nisibe (aujourd’hui Nusaybin en Turquie, à la frontière syrienne) qui va être à l’origine d’un répertoire prolifique d’hymnes en langue syriaque, d’une très grande importance tant pour l’Église catholique que pour l’Église orthodoxe. Vénéré comme un saint par les Chrétiens du monde entier, plus particulièrement parmi ceux de Syrie, il a écrit un nombre considérable d’hymnes, de chants et d’homélies en vers, aussi bien que des commentaires bibliques en prose. Il s’agissait pour ces derniers d’ouvrages de théologie pratique au sein d’une opération d’édification de l’Église en des temps troublés. Ses oeuvres étaient si populaires qu’on allait jusqu’à les lire à l’office au titre d’écritures inspirées. Les écrits d’Éphrem témoignent d’une expression de la foi chrétienne authentique et vibrante, peu influencée par les modes de pensée européens et plus enracinée dans un Orient mystique. Le choeur Saint Ephraïm de Budapest est, grâce à la grande maîtrise de Tamás Bubnó, beaucoup plus qu’un simple choeur. Bien qu’uniquement masculin, il possède une grâce, qui, portée au début par les tréfonds de voix graves, vient toucher les recoins de notre âme offrant ainsi une expérience acoustique unique.
Bea Palya est une figure remarquée de la scène mondiale et des compositeurs hongrois. Son début de carrière a été influencé par les chants traditionnels hongrois mélangé au répertoire bulgare, juif et tsigane, recherches musicales qu’elle effectue pour en apprendre davantage sur ses racines ethniques. Bea aime travailler les airs traditionnels pour les arranger en quelque chose de complètement nouveau. Ses compétences vocales étonnantes, sa présence sur scène et sa capacité à communiquer captive immédiatement le public.