Farida Muhammad Ali – La voix du maqâm – Iraq
Nuit de la Médina III
Mercredi 11 mai
Salle de la Préfecture (en face du Musée Batha) – 21h30
Farida Muhammad Ali – La voix du maqâm – Irak
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Bien que ce soit réellement vers la fin du XVIIIe siècle que se définira l’actuel maqâm irakien, on rêve encore à l’époque fastueuse des Abbassides du VIIIe au XIIIe siècle. Baghdad, cœur de l’ancienne terre de la Mésopotamie, « pays entre deux rivières », le Tigre et l’Euphrate, connaîtra un Islam universel aux confins du monde arabe, turc et persan, ce dont témoigne encore les ensembles de tchâlghî baghdâdi.
Ces derniers se caractérisent notamment par l’utilisation du santûr, cithare à cordes frappées similaire à celle utilisée dans la tradition persane et de la djôza (du nom de la caisse de résonance en noix de coco, djôz al-hind, « noix de l’Inde »), vièle à quatre cordes. Ces deux instruments d’une très grande délicatesse acoustique donnent à la tradition irakienne un indéfinissable parfum d’Orient lointain.
Le terme maqâm (littéralement « situation » ou « endroit ») se réfère à un mode musical habité par une humeur ou un sentiment particulier. En Irak, dans la tradition classique, il définit à lui seul le chant qui, de manière magistrale, à travers ses cinquante-trois modes, décline une très large palette d’émotions. Après un bref prélude instrumental muqadimma, l’art du qârî (chanteur ou récitant) consiste à déclamer quelques riches vers issus de la tradition de la qasida, modèle de la poésie arabe qui inspire encore de grands poètes contemporains.
Farida Mohammed Ali est née à Kerbela, ville mythique du chiisme musulman (shi’a) au sud de l’Irak, là où la tradition du chant féminin était admise. Soutenue par son ensemble tchâlghî baghdâdi, elle exprime les raffinements des anciennes cours, aussi bien qu’un riche répertoire populaire.