Jeudi 12 Mai
Bab Al Makina – 21h00
Istanbul < > Fès – Création 2016 – Turquie et Maroc
De la grande tradition mevlevie à l’art du samâa andalou
Avec l’ensemble de musique andalouse de Mohammed Briouel et les derviches tourneurs d’Istanbul
Salim Mete Edman, luth et chant
Emre IÅŸik, ney
Mert DemircioÄŸlu, kanun
Gül Ayhan Kahraman, percussion kudüm
SavaÅŸ Zurnaci, clarinette
Mahmut Demirci, violon
Arzu Toprak, Müge Isik, Nursel Yilmaz, Murat Diskiran, Tolga Güngör, Cem Toprak, semazen (danse)
Kenan Öztürk, direction artistique
« Nous sommes tombés là où tout est musique.
L’harmonie et les notes de la flûte s’élèvent dans l’atmosphère et même si les harpes du monde entier devaient brûler, il y aura de toute façon des instruments cachés qui jouent.
L’art du chant est l’écume de la mer.
Les mouvements gracieux surgissent d’une perle venue des profondeurs de l’océan. »
Djalal Eddine Rûmi
Cette rencontre entre deux grandes traditions musicales soufies sera un hommage simultané au grand Djalal Eddine Rûmi dont la poésie est aujourd’hui l’une des plus lues au monde et au samaâ marocain.
Le samaâ initie le son primordial et absolu, il ramène le Verbe divin. Pour nombre de tarîqa-s, l’« audition spirituelle » (al-samaâ) et la pratique des danses rituelles (al-hadra) sont censées favoriser les phénomènes d’extase (hal) et de transe. Aujourd’hui, le samaâ demeure pratiqué par les adeptes de la voie de Rûmi, les Mewlevîs ottomans, comme par leurs semblables arabes les Mawlawiyya, ainsi que par de nombreuses confréries du Maghreb. Le Maroc est un gardien essentiel de cette tradition.
Comme le fait remarquer le musicologue Sami Sadak, l’histoire de la musique savante turque est étroitement liée à l’établissement successif des diverses capitales de l’empire turc. Au XIIIe siècle, Konya devînt sous le règne des Seldjoukites un important centre de culture grâce à Mevlâna Djalal Eddine Rûmi qui fit une large place à la musique dans son enseignement philosophique et spirituel. Sa pensée fut enrichie par Chams Ed-Din Tabrizi préconisant le culte de l’Eternel par l’esthétique et l’art. Le rite mevlevî recueilli par son fils, Veled Sultan, est perpétué dans le tekke (couvent) de Konya par les çelebi (supérieurs) qui lui succèdent. Quant à la fondation de l’ordre des Derviches tourneurs Mevlevi à Istanbul même, elle a fortement marqué sa tradition musicale qui possède de fait un caractère méditatif et de transe.
Le derviche tourneur, bras tendus, main droite dirigée vers le ciel, main gauche dirigée vers la terre, se fait le passeur de la divine grâce. Il faut goûter à cette magie : femmes et hommes en ample robe blanche ou colorée dont le tournoiement symbolise la rotation des astres et des étoiles…
Première internationale