artist_0010_orchestre-fes L’orchestre arabo-andalou de Fès

L’orchestre arabo-andalou de Fès dirigé par Mohammed Briouel
avec
Beihdja Rahal (Algérie), Sonia M'barek (Tunisie), Sanaa Marahati, Nabyla Maan, Marouane Hajji (Maroc)

Sous la main du maître Mohammed Briouel, la musique andalouse rayonnera de mille et une facettes des grandes écoles du Maghreb.

"Remplis nos coupes, la brise se prépare. Les étoiles s'emploient à freiner leur course. 
L'aurore nous offre sa blancheur de camphre. Depuis que la nuit a repris son ambre noir.»

Ibn Ammar (1031 – 1086)

 

La soirée andalouse du festival des musiques sacrées est une véritable tradition. Elle marque une paternité, un héritage dont s’enorgueillit la ville de Fès, fière de «son» Andalousie.
Mohammed Briouel maître et détenteur du répertoire Al-âla, est le garant d’un héritage qu’il conserve avec minutie et raffinement.
Autour de lui et de ses musiciens, cette année, nous partirons vers d’autres lieux et d’autres écoles, eux aussi devenus par quelques soubresauts historiques, les détenteurs de ce même héritage, chacun avec leur touche personnelle.

De l’école d’Alger au malouf tunisien, à la tradition marocaine se sont des femmes principalement qui seront l’incarnation de cet art dont Beihdja Rahal (Algérie), l’une des chanteuses andalouses les plus attachées aux racines de cet art, la fameuse Sonia M'barek (Tunisie) qui a fait rayonner le malouf à travers le monde arabe, et les jeunes chanteuses andalouses Sanaa Maharati et Nabyla Maan qui représenteront le Maroc avec la participation exceptionnelle de Marouane Haji, bien connu aujourd’hui du public marocain.

L’école d’Alger appartient à la tradition san’a de Cordoue alors que celle de Tunis a subi l'influence ottomane qui se traduit par l'usage des modes (maqâmat) et des formes (bashraf et samai) turques, bien que profondément maghrébine et arabo-andalouse d’esprit.
Le malouf, compilé au XVIIIe siècle par Rachid Bey, fut consolidé au XXe siècle par la Rachidia, l’école musicale tunisienne consacrée au malouf. Les modes sont basés sur certains micro-intervalles ottomans.

Le nombre de nawbat, modes principaux qui déterminent les suites musicales varient selon les écoles, à Alger on compte 16 nawbat, à Tunis 13 et au Maroc 11, chacune identifiable par un mode musical prédominant (ṭab‘, pl. ṭubū‘, lit. ‘naturel).

L’origine de la musique andalouse nous renvoie au sud de l’Espagne où la présence des musulmans était florissante du 8e au 15e siècle. Des influences mutuelles se dégagent entre Espagne et Maroc, notamment à travers des documents comme «les cantigas de Santa Maria» remontant au 13° siècle.
L’origine même de la musique andalouse est attribuée dit-on à Ziryab (‘Alī ibn Nāfi‘), un esclave affranchi persan qui se rendit à la cour d‘Abd al-Raḥmān II à Cordoba, venant de Baghdâd en 822. Il devint l’inspirateur de toute une nouvelle doctrine musicale. C’est lui qui proposa notamment ce système de 24 modes, chacun correspondant à une heure de la journée ou de la nuit, inspiré naturellement par une émotion liée à la temporalité du moment et des saisons. C’est ainsi que prit forme la structure théorique de la musique al-‘alā al-andalusiyya.
Ce style est basé sur 2 formes de poésie arabe, le muwashhshah et le Zajal, qui se développa en Espagne au 11° et 12° siècles. Sur cette base, la Qasîda classique à l’origine de la poésie arabe depuis 500 ans, pourra s’épanouir d’une nouvelle manière.
Le répertoire d’al-‘alā al-andalusiyya au Maroc est composé tout d’abord d'un ensemble de chants rassemblés à la fin du 18° siècle par Muḥammad ibn al-Ḥasan al-Ḥayk, un musicien de Tétouan.
Le répertoire Al-âla du Maroc comprend donc encore onze noubas, chacune d’entre elles étant divisée en cinq mouvements (mîzân) joués sur cinq rythmes de base. L’orchestre de la musique Al-âla (qui veut dire «instrument de musique», soit par extension «interprétation instrumentale» - ce qui n’empêche pas la voix d’intervenir) comprend souvent violon, rabab, oud, violoncelle, alto et percussions. On appelle gharnati par contre la musique arabo-andalouse, telle qu’elle est pratiquée à Oujda et Rabat.


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