
Rituels Soufis de l’Océan Indien,le Deba de Mayotte et l’Ensemble soufi Al Areej du Sultanat d’Oman
Le Deba de Mayotte
« Les chants et danses deba, dérivés du dhikr, remémorent, comme le moulidi, la naissance du Prophète. Lorsque le deba se fait louange, les danseuses viennent accueillir les pèlerins à leur retour de la Mecque. Synonyme de qasîda dans les Comores, le deba est l’équivalent de «poème mystique chanté» et tire son origine du nom patronymique d’un personnage du XVème siècle: Abdurahmân ibn ‘Alî al-Dayba’ ou encore al-Dayba’î. Historien, écrivain, il est surtout connu dans l’Océan Indien comme compilateur de poèmes et auteur de mawlid qui ont été une des sources majeures de cette tradition.
Rite expiatoire, gratification à Dieu ou simple accompagnement festif – lors de célébrations telles que les mariages – le deba, véritable archétype d’une société matriarcale, se pratique dans chaque village et fait régulièrement l’objet de compétitions et de joutes. Le deba relève du culte spirituel soufi mais, en tant que partie intégrante du quotidien mahorais, il constitue une occasion pour les femmes de se réunir. La joie d’être ensemble, de vibrer en harmonie, transparaît dans leurs danses.
Dans un balancement ondulé du cou, un hochement de tête à l’unisson, des courbes dessinées par les mains, les nombreuses jeunes femmes, aux étoffes colorées et parures dorées, évoquent le mouvement des vagues de l’océan, leur flot calme et cyclique. Les corps oscillent donc lentement, soutenus par les percussions, tandis que les mains s’élèvent vers le ciel et convient une immensité éternelle. »
Victor Randrianary – chercheur CNRS
Ensemble Al Areej – Chants soufis du Sultanat d’Oman”
Création “La Voix des Ancêtres”
« L’art du chant est l’écume de la mer. Les mouvements gracieux surgissent d’une perle venue des profondeurs de l’océan. » Djalal al din Rûmi
Le Sultanat d’Oman reste ancré dans une grande tradition arabe qui se tourne tant vers la Perse que vers l’Océan Indien et Zanzibar. À l’époque sumérienne, Oman était connu sous le nom de Magan. Son encens était vendu aussi bien en Mésopotamie, en Égypte, en Perse, en Inde qu’à Dilmun, l’actuel Bahreïn. Oman sera islamisé du vivant de Mahomet, au VIIe siècle. Au siècle suivant, à la suite du schisme entre sunnites et chiites, Oman sera une des rares régions à emprunter une autre voie, le kharidjisme, et deviendra bientôt la principale région d’obédience ibadite, branche pacifiste du kharidjisme. Les Omanais, à l’époque de la dynastie de Yaroubide, s’empareront des principaux ports swahilis de la côte est-africaine : Mombasa, Kilwa, Zanzibar et Pemba, ce qui explique très certainement une grande similitude entre les rituels soufis de Zanzibar et ceux d’Oman, notamment dans la gestuelle et la pratique du mawlid – célébration de la naissance du Prophète. Dans le rituel omanais, s’affirme également l’influence des chants et des mouvements des pêcheurs de perles.
Crédit photo Deba David Horsman

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