Pour les aficionados de Flamenco, il y a un avant et un après Andrés Marín. Voilà une vingtaine d’années que le danseur sévillan ébranle le genre. Qu’il l’embarque sur des terres vierges. Comme pour un voyage sans retour possible. Yatra signifie justement voyage en sanscrit. Pour ce nouveau pèlerinage musical, le bailaor va du flamenco au Rajasthan, pays d’origine des Roms et des gitans, avec un détour par le hip hop de Kader Attou, avec qui il avait déjà brillamment collaboré lors de la Biennale d’art flamenco de Chaillot. Une nouvelle manière pour Andrés Marin, qui était déjà venu à Fès il y’a quelques années, de porter la tradition flamenca vers une dimension qui aurait pu inquiéter les puristes. Toutefois, cette connexion entre les musiciens Manganiyars du Rajasthan ou Andrés Marin s’est rendu aussi, et un flamenco lui-même confronté à l’énergie géométrique, dense et urbaine du hip-hop, s’avère d’une grande fluidité et d’une grande innovation nullement artificielle. Kader Attou et Andrés Marin ont déjà croisé leur chemin de danse, hip hop et flamenco, pour la création de Rencontre montré à la première biennale d’art flamenco de Chaillot en juin 2013.Il était dit que leur route se croiserait de nouveau: Yatra en est la nouvelle étape. À l’invitation d’Andrés Marin, Kader Attou y apporte son regard et sa sensibilité.