ENSEMBLE VOCAL SVETLANA SPAJIC ET CHERIFA KERSIT

ENSEMBLE VOCAL SVETLANA SPAJIC ET CHERIFA KERSIT

ENSEMBLE VOCAL SVETLANA SPAJIC ET CHERIFA KERSIT

Chants des montagnes, des Balkans au Moyen-Atlas

 

Entre les rivages des océans et le sommet de la plus haute montagne est tracée une route secrète que vous devez absolument parcourir avant de ne faire qu’un avec les fils de la terre. 

Khalil Gibran

 

A travers la rencontre inédite de Svetlana Spajic et Chérifa, deux figures iconiques de la transmission du patrimoine oral, les voix pastorales des montagnes serbes et berbères feront résonner leurs échos.

Svetlana Spajic plonge profond les racines de son chant dans la terre des Balkans. S’appropriant le répertoire des chants traditionnels d’ex-Yougoslavie, elle est aujourd’hui érigée en figure emblématique d’un renouveau de la chanson traditionnelle serbe. Son expertise, elle l’a fondée sur une recherche de collectage ethnomusicologique exigeant qui l’a conduite à maîtriser parfaitement les micro-intervalles caractéristiques de la chanson serbe a cappella. Cette quête vitale l’a conduite à s’égarer, pendant des années, au cœur des montagnes, des villages serbes, bosniaques et croates, là où les répertoires de l’oralité se sont transmis en subissant peu les influences extérieures. C’est cette immersion dans la vie quotidienne et les imaginaires immémoriaux de ces paysans qui transforme sa pratique artistique en acte majeur de préservation d’un patrimoine immatériel. Ce dernier est constitué de chants épiques, de mariage, de récolte, de rassemblement ou de procession religieuse dans lesquels se croisent les ombres du chagrin, de l’amour, les échos du voyage et du rêve. On y retrouve les motifs traditionnels serbes du vert pommier sur la branche duquel s’assoit le faucon ; la fleur de souci des amoureux ; la guérison du paon; l’avalanche qui ôte la vie aux bergers de la montagne; le sapin dont les racines d’eau glacée ont donné naissance au Danube avec la lune sur ses branches et les étoiles à son sommet ou encore le vieux chêne zapis, lieu symbolique de pouvoir, de mémoire et de prière.

 

Choristes ou danseuses, les Cheikhats sont originaires du Moyen-Atlas marocain et certaines d’entre elles s’affirment même chanteuses à part entière en perpétuant une tradition poétique qu’elles se sont appropriées au fil du temps. Alors qu’elle était une toute jeune paysanne de la montagne, Cherifa fut découverte par le grand maître et chanteur Rouicha dont elle fut longtemps la choriste avant de prendre son envol. A travers le tamawayt, héritage oral transmis de génération en génération, elle déclame, accompagnée du luth lotar, les paroles des poètes de village, entre réjouissance et souffrance, où jaillissent couleurs orientales et teintes africaines de la musique berbère.