SALIMA NAJI

SALIMA NAJI

SALIMA NAJI

Docteure en anthropologie sociale (Ecole des hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris), elle est une spécialiste reconnue des patrimoines bâtis auxquels elle a consacré de nombreux ouvrages. L’intervention sur le bâti rural ancien l’intéresse particulièrement dans une dimension de documentation inédite sur les ksours, kasbahs et greniers collectifs et de valorisation de ces ensembles bâtis dans leurs paysages. Architecte Dplg (Ecole d’architecture de Paris-La-Villette), Salima Naji construit aussi en réutilisant les matériaux biosourcés et les technologies de la terre ou la pierre dans une démarche d’innovation respectueuse de l’environnement.  Ses projets, d’utilité sociale (maternités, centres culturels, foyers féminins, écoles etc.), visent à réduire l’impact destructeur de l’architecture standardisée actuellement généralisée, afin d’offrir aux plus démunis un espace public de qualité.

Abstract : Les espaces oasiens du fait de leur dimension hautement symbolique constituent des lieux de réflexion sur l’héritage, le présent et le futur des sociétés humaines. Ils attestent de la capacité des hommes à constituer un environnement viable et vivable durant des siècles malgré les contraintes climatiques extrêmes. Agriculture et construction y sont étroitement liées autour de la pierre, de la terre, du palmier. Ils sont donc une source d’inspiration pour réfléchir à la durabilité des constructions contemporaines. L’idée était de montrer la valeur des technologies ancestrales issues de la terre crue et de la pierre : de montrer la résilience de cette architecture dite vernaculaire. Surtout dans divers projets sociaux “contemporains” édifiés en pierre, en terre, en fibres de palmier, les mises en œuvre dites traditionnelles sont  revisitées – tradition implique innovation constante comme chacun sait – pour des usages “contemporains”… Car pour nous, il n’y a pas de différence entre la contemporanéité et le passé, seule l’exigence a changé : les anciens risquaient leur vie à mal construire, les contemporains sont plus négligents sur la question des règles de l’art… Aujourd’hui, on construit vite, on construit mal, on ne se préoccupe guère des énergies renouvelables, on surconsomme le béton au nom de normes parasismiques ou structurelles. La question de réinvestir les lieux qui ont fait leurs preuves par le passé mais aussi les techniques, qui n’excluent pas l’innovation, est sans doute trop belle pour que nous passions à côté. Revenir à la sagesse des anciens permet d’en retirer une vision stratégique pour le mieux vivre de demain.