MCHOUGA-MABOUL – Théâtre, conte, halqa – Maroc
Création de et par Simon Elbaz
Langue : français et arabe marocain
Simon Elbaz, paré de sa triple culture (franco-judéo-arabe) et de son quadruple talent (auteur, comédien, musicien, chanteur), pourrait bien être possédé par son personnage tant il a travaillé à ressusciter sa mémoire villageoise.
L’action se passe au Maroc autour de la figure de Mchouga alias Maboul. Il est le fou du bled, le témoin par excellence. Il parle français, hébreu, arabe, autant de langues utilisées par les communautés juive, musulmane et chrétienne sous le protectorat français. Et c’est lui qui tient la chronique du quotidien à la veille de l’Indépendance.
« Avant d’installer sa halqa, son théâtre en rond, sur la place du village, quand ça le prenait, il passait par la mosquée, puis par la synagogue. L’église ? C’était trop loin pour lui ! » – Mchouga-Maboul
Dansant, jouant du luth ou chantant des mélopées, le mendiant-bouffon fait osciller le spectateur entre l’hilarité provoquée par un humour juif cinglant et le désespoir devant tant de cécité. Simon Elbaz jongle ainsi avec les trois langues et alterne les points de vue avec une virtuosité étourdissante. Et le voilà réussissant à faire émerger un jeu théâtral d’une fraicheur digne des contes antiques !
À la croisée du sacré et du profane, cette soirée de tradition orale se poursuivra avec un récital de chant a cappela Matrouz. Simon Elbaz aime à renouer avec ce patrimoine judéo-arabe rattaché au creuset culturel hébraïque, musulman et chrétien dans l’esprit de l’âge d’or de l’Al Andalus.