The King Of Ghosts – Création 2016 – Inde et Maroc
Nuit de la Médina IÂ
Râgas d’un soir
Pousser les portes de lieux enchanteurs et s’abandonner à l’atmosphère tour à tour contemplative et exaltante des salons de musique indiens…
Doués de génie, les artisans de cette nuit spéciale viennent de Calcutta, Chennai, Mumbai, Jodhpur, Jaipur… mais aussi des cités de la diaspora indienne : Londres, Manchester ou Toronto. La plupart de ces jeunes maîtres de musique hindustani et carnatique se produiront pour la première fois au Maroc et pour certains, il s’agira de leur première prestation en dehors du sous-continent.
Cinéma Boujloud à l’entrée de la médina – 22h30
The King of Ghosts – Création 2016 – Inde et Maroc
Ciné-concert (Salle de la Préfecture en face du Musée Batha)
Un partition originale composée par Soumik Datta, Johannes Berauer et Cormac Byrne pour le film Goopy Gayen Bagha Bayen, de Satyajit Ray (1969)
Avec
Soumik Datta, soliste, sarod
Cormac Byrne, bodhrán et percussion
Et un orchestre classique marocain, dirigé par Aziz el Acchab
Exerçant une attraction irrésistible, Le Roi des fantômes est une épopée collective autant qu’un bijou expérimental. Une création qui invite petits et grands, mélomanes et rêveurs, cinéphiles et curieux à s’immerger dans une abondance de notes et d’images.
Parmi les cinéastes merveilleux que l’Inde a engendré règne le maître Satyajit Ray (1921-1992). En 1968, ce Bengali tourne Les Aventures de Goopy et Bagha, droit inspiré d’un conte écrit par son grand-père. Un récit initiatique que Ray choisit animé par un esprit fantaisiste. Sa mise en images donne même lieu à quelques scènes psychédéliques étonnamment liées à l’époque, effets spéciaux inclus.
De ce vintage noir et blanc, la musique est le véritable protagoniste. Le chanteur Goopy et le percussionniste Bagha se rencontrent autour de leur point commun : tous deux ont été excommuniés de leur village en raison de leur piètre talent. Le Roi des fantômes, croisé dans la forêt, leur accordent trois vÅ“ux. Dotés du pouvoir de se sustenter à tout moment, de la capacité à se déplacer instantanément à l’endroit désiré et d’une habileté musicale révolutionnaire, nos deux héros entament un périple fantastique qui s’achèvera à la cour du roi. Victorieux d’un tournoi musical improbable, ils parviendront à empêcher le déclenchement d’une guerre entre deux frères ennemis, combattant ainsi les forces du mal, rétablissant l’harmonie entre les royaumes et découvrant l’amour ! N’est-ce pas là le miracle de la musique ?
Ce film méconnu de ce côté-ci du monde, Soumik Datta, le prodige du luth sarod, mi Bengali, mi Britannique, mais surtout citoyen du monde, décide de se l’approprier. Il y voit un champ d’exploration jubilatoire. « Nous autres petits Bengalis avons grandi avec Goopy et Bagha. Et puis une fois revu à l’âge adulte, il apparaît dans sa profondeur… Sorti quelques décennies après l’Indépendance de l’Inde, la révolution culturelle en est le cœur : la création artistique nous donne la force et l’énergie de batailler pour des causes justes. »
Avec la complicité du compositeur Johannes Berauer et du batteur Cormac Byrne, Soumik Datta brode de sublimes mélodies oscillant entre folk et classique, textures orchestrales et pulsation contagieuse jusqu’à inviter à une expérience éthérée, époustouflante. L’instrument soliste incarne la voix de Goopy qui, à la façon d’un tapis magique, nous transporte vers une utopie.
Dans le cadre de « Hommage à l’Inde ».
Projet commissionné initialement par Edinburgh Mela.