Venus des profondeurs de la Haute-Egypte, portant d’épaisses gallabiyas sombres, majestueusement enturbannés dans leur rêve ancestral, les Musiciens du Nil depuis maintenant une trentaine d’années sillonnent le monde.
Originaires de la région de Louxor et des villages avoisinants, Les Musiciens du Nil, virtuoses de la rababah, cette vièle en crins de cheval, noix de coco et peau de poisson nilotique, donnent incarnation au chant traditionnel sous sa forme épique et aux chansons «chaabi» du «saî’id» (la Haute-Egypte).
Comme les vieux bardes d’antan, musiciens de village et nomades des fêtes traditionnelles, ils parcourent à dos d’âne ou de jet les espaces et les cultures. Issue d’une transmission orale sans faille, la voix chaleureuse déclame la nuit, l’émerveillement d’un soir étoilé. Dans un déferlement de trilles, l’archet frotte, percute le crin, et l’on évoque le quotidien de la vie du Nil dans une poésie simple, pleine de sous-entendus naïfs, où l’on se rend sur le marché de l’amour, où le train symbolise l’éloignement, la canne de sucre: la douceur …
Ainsi les Musiciens du Nil, traversant les décennies, restent les garants d’un monde traditionnel toujours vivant, leur naturel et leur spontanéité font d’eux les musiciens intemporels de ce grand fleuve mythique.