Les tables rondes du Forum de Fès ont lieu du 23 au 27 mai au Musée Batha, de 9h30 à 12H30.
Samedi 23 mai : Chemins spirituels, chemins commerciaux.
La première table ronde sera consacrée aux "chemins spirituels et aux chemins commerciaux". L’anthropologue, Romain Simenel, chercheur à l’Institut de recherches pour le développement, le philosophe Bachir Souleymane Diagne, de l’université de Columbia, l’historienne, Mme Jocelyne Dakhlia, Directrice de recherches à l'école des hautes études en sciences sociales, sensible aux migrations, questionneront la grande tradition de manuscrits qui ont transité et qui continuent de transiter dans les zaouias et autres lieux culturels dans le sud marocain et en Afrique subsaharienne. Mme Leili Anvar, professeur à l’INALCO, connue pour sa belle voix et son érudition au service de l’émission «Les racines du ciel » reviendra sur la figure d’Amadou Hampâtè Bâ, dont l’œuvre polythématique mêle mysticisme et travail pédagogique de transmission des sagesses anciennes. Ces intervenants sont tous, comme vous le voyez, attentifs à la démarche empathique qui fait comprendre de l'intérieur les différentes façons d'agir et de penser.
Dimanche 24 mai : L’Afrique et le sacré.
La deuxième table ronde sur "l'Afrique et le sacré" permettra de revenir sur cet événement majeur et unique au Maroc: la présence d'un institut de formation des prêtres et des pasteurs à Rabat, "Al Mowafaqa", homologué par l’Institut Catholique de Paris et la Faculté de Théologie Protestante de Strasbourg, sous la responsabilité de M. Bernard Coyault qui en fera la présentation: la concordance ou convivance qui permet aux trois monothéismes de construire une éducation commune du fait religieux. Lui fera écho M. Abdennour Bidar dont le dernier ouvrage « Plaidoyer pour la fraternité » montre comment le sacré se promène entre le religieux et les droits fondamentaux dont la DUDH dit que les membres de la famille humaine ont foi en eux. Il sera aussi question des rapports de l'art au sacré par Mme Meryem Sebti, directrice de la revue Diptyk qui a consacré de nombreux numéros à la grande créativité africaine. Il sera aussi question des rapports de nos sens au sacré (par Alexis Jenni, pris Goncourt, « L’Art français de la guerre ») et qui signe chez Albin Michel « Son visage et le tien », un magnifique hymne aux cinq sens, à leur dimension spirituelle.
Lundi 25 mai : Pluralisme linguistique en Afrique
La troisième table ronde sur le pluralisme linguistique accueillera des écrivains de premier plan: M. L'ambassadeur du Congo en France, M. Henri Lopes, ici présent qui a écrit de nombreux ouvrages, parus chez Gallimard dont les derniers « Le méridional » (2015) et « Une enfant de Poto-Poto » (2012, dans la collection continents noirs chez Gallimard toujours). Il y aura aussi le dramaturge marocain Driss Ksikes et l'écrivain marocain Mustapha Kebir Ammi qui prévoient de faire un duo sur leur pratique d’écriture. M. Amselle, Directeur de recherches à l'école des hautes études en sciences sociales et connu pour ses études de terrain dans les pays d’Afrique francophone, interviendra sur les traditions orales en Afrique subsaharienne.
Mardi 26 mai : Hassan Al Wazzan (Léon l’Africain) : décrire l’Afrique.
La quatrième table ronde sera consacrée à la figure de Léon l'Africain qui est la figure tutélaire de tout ce forum. Mme Zhiri, spécialiste confirmée de cet auteur, viendra de San Diego où elle enseigne pour présenter « Les fortunes de Jean Léon l'Africain: l'Afrique au miroir de l'Europe ». M. Alcantud de l'université de Grenade en Espagne reviendra sur la figure du maure au Moyen âge. Sous la forme d’une fiction historique, on présentera aussi les photos qu’aurait pu prendre Léon l’Africain s’il avait un appareil à photos, façon pour nous de dire que l’observation des mœurs et coutumes se fait par toute forme humaine de transmission : que nous disent les couvre chefs sur les pratiques sociales?
Mercredi 27 mai : Les grands enjeux contemporains : éducation, santé, géostratégie etc.
La cinquième et dernière table ronde sur l'éducation, la santé, l’écologie, et les enjeux géostratégiques en Afrique explorera, grâce à la chaire Afrique de l'EGE et à compétence du politologue Monsieur Tozy, enseignant à l'Ecole de Gouvernance et d'Economie (EGE) de Rabat, les enjeux des grandes mutations que connaît l'Afrique aujourd'hui. L'éducation et la santé, ces deux biens premiers, seront interrogés aussi par Mme Bargach de l'université de Virginia (USA), par Mme Salah, directrice du journal l'Economiste (Maroc) qui a créé un journal au Burkina Faso, et par M. Phinith Chanthalangsky (UNESCO) qui a coordonné le manuel de philosophie-dialogue Sud/Sud (Afrique, monde arabe, Amérique latine, Asie du Sud Est) pour que puissent être archivés et étudiés toutes les traditions qui font l’humanité.
Cette année seront présents à toutes les tables rondes des étudiants et de l’université de Fès, de l’EGE et de HEM.